Critique Puppet Master (1989)

Publié le par Avenue De L'Horreur

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Réalisé par : David Schmoeller
Scénario de : Charles Band, Kenneth J. Hall
Acteurs : Paul Le Mat, William Hickey, Irene Miracle, Jimmie F. Skaggs, Robin Frates
Année de production : 1989
Date de sortie en DVD/Bluray en France : 20 août 2013 (Artus Films)
Date de sortie au cinéma en France : -
Pays : Etats-Unis
Saga : Puppet Master
Anecdote(s) : -

Synopsis

1939 – André Toulon a réussi à insuffler la vie à ses marionnettes : les Puppet Master. Découvert par les Nazis, il se suicide afin d’emporter son secret avec lui. 1989 – Un groupe de jeunes hommes aux pouvoirs extralucides se rend dans l’hôtel particulier de Toulon afin d’y retrouver l’un de leurs proches. Les médiums se rendent vite bien compte que les Puppet Master n’ont pas disparu avec leur maître…

 


Avis de Bikinikill

Dans les 70's, un jeune producteur, réalisateur et scénariste du nom Charles Band se vautre allègrement dans les films d'horreur, avant de créer sa propre boîte de prod' (la Charles Band Productions), pour sortir à tour de bras des bons petits métrages à sa sauce, dont pas mal feront date comme End Of The World, Parasite, Laserblast et le très bon Tourist Trap.
A l'orée des 80's, devant le succès des films sortis sous son égide, mais malheureusement peu distribués, Charles Band va changer de braquet et casser sa tirelire pour monter une nouvelle boîte de production, Empire International Pictures sous l'égide de laquelle sortiront de nombreuses pépites comme Ghoulies, Re-Animator, Zone Troopers, From Beyond, From Beyond, TerrorVision, Creepozoïds, Rawhead Rex ou bien Dolls
Malheureusement, une OPA d'Epic Entertainment en 1988 aura eu raison d'Empire International Pictures
… mais Charles Band a de la suite dans les idées et crée dans la foulée Full Moon Productions pour repartir de plus belle !
Et pour sortir le tout premier film estampillé Full Moon, Charles Band a décidé de jouer la sécurité en calquant plus ou moins son scénario écrit à quatre main avec Kenneth J. Hall sur la trame du Dolls de 1987 de Stuart Gordon (sorti chez Empire International Pictures deux ans auparavant) : Puppet Master.

Voici le pitch : 1939. André Toulon est un fabriquant de poupées, et l'un des meilleurs qui soit. Un jour, il découvre une très ancienne formule d'origine égyptienne qui permet de donner vie aux objets inanimés. Toulon décide alors d'expérimenter la formule sur ses poupées qui deviennent alors vivantes. Mais les Nazis sont après lui et sa formule. En désespoir de cause, Toulon se donne la mort, emportant son secret avec lui. Mais des années plus tard, le secret va refaire surface...

Des poupées animées, des rites secrets égyptiens, des nazis, des télékinésistes… force est de constater que Puppet Master a su se rendre alléchant, en parfaite adéquation avec le côté too much des films des 80's sortis sous la houlette de Charles Band (on se souvient du Zone Troopers où les extra-terrestres font une alliance avec les SS…).
Réalisé par un David Schmoeller alors en pleine ascension (Tourist Trap, Catacombs, Crawlspace…), le métrage a bénéficié d'une bonne promo grâce au nom Paul Le Mat en tête de gondole du casting (American Graffiti) ainsi que celui d'Irene Miracle (Midnight Express).

Pourtant, on ne peut pas dire que Puppet Master brille par un scénario exceptionnel ou par une prestation d'acteurs très subtile, mais il se dégage du film une immédiateté très prégnante qui fait mouche.
En effet, visiblement conscient des limites de sa propre production, Charles Band aura la bonne idée de s'entourer d'une équipe bien talentueuse (David Schmoeller en tête), mais aussi de techniciens aguerris qui tireront le film vers le haut.
Ainsi, la photographie est l'œuvre de l'italien Sergio Salvati (Les Quatre De L'Apocalypse, L'Enfer Des Zombies…), l'animation des marionnettes en stop-motion a été faite par David Allen (Dolls, Ghoulies, Willow…) et  la musique qui rentre bien dans le cervelet est le fruit du travail de Richard Band (le frère de Charles) qui donne énormément de relief à l'ensemble.
Qui plus est, Charles Band avait prévu à l'origine de distribuer le film au cinéma avant de se rétracter au dernier moment et de choisir l'option du direct-to-video. Le budget a donc été utilisé à bon escient et colle parfaitement au résultat escompté !

Mais le point fort de Puppet Master réside essentiellement dans les marionnettes qui possèdent chacune une personnalité réelle (Blade semble être le leader, le torturé Jester est tiraillé par ses émotions…) et leurs propres armes (Blade a des couteaux, Pinhead se sert de sa force colossale pour étranger ses victimes, Leech Woman régurgite des sangsues pour tuer, tandis que Tunneler transperce ses adversaires grâce à sa tête rotative…).
Bref, chaque puppet possède sa particularité et se place comme un véritable personnage central du film. D'ailleurs chacun aura sa petite séquence, de façon à donner au spectateur ce qu'il attend : des scènes d'attaque qui lorgneront parfois vers le gore (la trépanation mortelle de Tunneler, les égorgements de Blade…) ou même vers l'érotisme malsain avec Leech Woman.
A l'inverse de Dolls, Puppet Master réussit ici à mettre en avant les jouets tueurs en leur y ajoutant une personnalité bien marquée et pas mal de second degré totalement assumé. Une belle manière de transcender son sujet de base…

En fin de compte, même si Puppet Master pas mal vieilli (notamment dans les effets spécieux en stop-motion), ce métrage de David Schmoeller reste particulièrement accrocheur grâce au souffle spontané qui s'en dégage, et à ses ambiances parfois fois oniriques, parfois très crues.
De plus, le design de chaque marionnette a été extrêmement bien trouvé, si bien que ce sont elles qui prendront peu à peu les places des premiers rôles au fil de la franchise, comme ça été le cas avec les nombreux Chucky !
Ce Puppet Master premier du nom s'avère donc le socle solide d'une série de pas moins de onze films… ce qui en fait donc la franchise horrifique la plus prolifique jusqu'ici ! Chapeau…  

 

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